La ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Viviane Dewa, a accueilli, le 17 octobre, Roland Albignac, éminent écologue et ancien Directeur du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza (PBZT) de 1965 à 1972. La rencontre a été marquée par un geste symbolique. Le Professeur Albignac a offert à la Ministre un exemplaire de son ouvrage intitulé “La Terre et nous : Regards et perspectives d’un écologue”, en reconnaissance de ses décennies d’engagement pour la cause écologique.
Viviane Dewa et le Professeur Albignac ont visité le Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza. Une visite qui a permis d’échanger sur les améliorations potentielles des infrastructures du parc, dans l’objectif d’attirer un plus grand nombre de visiteurs et de dynamiser le site.
Le Directeur du Parc, accompagné de ses équipes, a salué cette initiative qui met en lumière la richesse écologique et éducative du PBZT. Au–delà de sa mission d’éducation environnementale, de sensibilisation et de recherche, le parc joue un rôle clé dans le secteur touristique, contribuant ainsi à ses revenus et à sa pérennité. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de renforcer l’attractivité touristique du parc tout en soutenant la préservation de la biodiversité locale.
Le Parc de Tsimbazaza est censé être un centre d’éducation, de recherche, de conservation, et un ambassadeur de la richesse naturelle exceptionnelle de Madagascar. Pourtant, il fait face à de nombreux problèmes.
Ayant effectué deux visites au Parc de Tsimbazaza en l’espace d’un an, l’Initiative pour le Développement, la Restauration écologique et l’Innovation (INDRI) exprime ses préoccupations. En effet, malgré les efforts de réhabilitation récents, le Parc est aujourd’hui dans un état très dégradé. En effet, les infrastructures sont dans un état très décevant, avec des enclos vétustes aux portes rouillées représentant un risque pour les animaux, et des enclos laissés vides, le bâtiment dédié aux espèces nocturnes comme l’aye–aye est totalement fermé. Certaines espèces ne correspondent pas aux indications. Un espace initialement destiné à des espèces endémiques contient des lapins. Par ailleurs, l’état de santé de certains animaux, notamment des lémuriens au pelage abîmé et à la petite taille, laisse penser à un manque d’alimentation ou de soins adaptés.
Pour ramener Tsimbazaza à des standards de qualité au niveau du patrimoine naturel du pays, INDRI a émis de nombreuses recommandations, entre autres la mise en place une double tutelle associant aussi le Ministère de l’Environnement, en plus du Ministère de l’Enseignement Supérieur, pour renforcer le lien avec les efforts de conservation ; la conception d’un plan de développement pluriannuel associant des partenaires publics et privés, nationaux et internationaux, pour permettre la réhabilitation complète du Parc et une vraie ambition pour Tsimbazaza en tant que centre d’excellence et vitrine de Madagascar ; ou encore l’amélioration des ressources financières du Tsimbazaza en garantissant que tous les revenus de la billetterie soient effectivement réinvestis dans le Parc, avec des mécanismes de transparence et de contrôle rigoureux. INDRI recommande, en outre, d’allouer des fonds d’urgence pour réhabiliter les infrastructures dégradées, afin que les efforts entrepris par les différents contributeurs, donateurs, botanistes, soigneurs et chercheurs ne soient pas vains. Il est aussi nécessaire de renforcer la collaboration avec les spécialistes taxonomiques, vétérinaires, botanistes et les ONGs pour garantir des soins adaptés, améliorer la gestion des habitats et renforcer les efforts de conservation et d’éducation, et de nouer des partenariats et mobiliser des ressources pour réhabiliter les collections botaniques vivantes.