Alors que la COP 28 bat son plein à Dubaï, la situation des activistes environnementaux à Madagascar est plus alarmante que jamais. Les défenseurs de l’environnement sont confrontés à l’intimidation, au harcèlement, voire à des peines de prison, qui relèvent de l’oppression des citoyens. Les ressources naturelles sont pillées en toute impunité.
Ces réalités sont en contradiction avec le slogan “Madagascar, Ile Verte” promu par les autorités dans les conférences internationales. Nous appelons à une prise de responsabilité immédiate pour faire cesser ces pratiques honteuses qui sont des violations des droits fondamentaux de leurs cibles.
COP après COP, les représentants du pays prennent des engagements sur la protection de l’environnement. Parmi ces engagements figure l’obligation pour l’Etat de protéger les activistes environnementaux. Or, on note depuis des années et plus encore dans le contexte politique des élections présidentielles, une forte dégradation de la situation des défenseurs environnementaux à Madagascar.
Les exemples se multiplient :
La justice Malagasy est très loin de l’application appropriée des droits et des lois dans le domaine de l’environnement. Au contraire, elle agit bien trop souvent dans le sens contraire à sa mission, en protégeant de fait les commanditaires des crimes environnementaux et des ressources naturelles à Madagascar, laissant présumer l’existence de collusions et pressions favorisant l’impunité des véritables responsables.
Rappelons que malgré les actions en plaidoyer de la société civile menées avec sérieux et persévérance depuis cinq ans, la loi pour la protection des Défenseurs des Droits Humains et des Lanceurs d’Alerte n’a toujours pas été adoptée.
Les différentes atteintes à l’Etat de Droit et à la démocratie notées durant le processus électoral se ressentent aussi dans le domaine des crimes environnementaux. L’environnement et les ressources naturelles sont devenus l’otage d’intérêts opaques et les lanceurs d’alerte leurs victimes.
Dans ce contexte, les organisations de la société civile signataires réitèrent leurs demandes concrètes envers l’Etat malagasy et les partenaires techniques et financiers du pays. Ces propositions se basent sur l’atelier sur la protection des lanceurs d’alerte environnementaux, organisé à Antananarivo le 29 juin 2023 :
Si l’Etat jouait pleinement son rôle pour la protection des ressources naturelles, les citoyens n’auraient pas besoin de se mettre en première ligne de ces combats.
Madagascar ne peut plus se contenter de réclamer ses droits aux compensations internationales dans les COP, alors même que les autorités ne respectent ni leurs engagements sur la protection de l’environnement, ni les droits des individus qui tentent courageusement de pallier à ses manquements.