Alors que les enseignants constituent une ressource critique qui conditionne la qualité d’un système éducatif, Madagascar est confronté à une insuffisance quantitative et qualitative d’enseignants, se traduisant par des disparités importantes dans la taille des classes et les conditions d’apprentissage.
L’on indique que le ratio élèves–enseignants toute catégorie confondue est de 33 pour 1 sur l’ensemble des niveaux. Mais si l’on considère seulement les enseignants qualifiés, le ratio élèves–enseignant qualifié passe alors à 161 pour 1. De plus, ces statistiques varient fortement selon les Régions et entre le milieu rural et urbain. Il est connu que certaines zones rurales moins favorisées attirent difficilement les enseignants qualifiés.
Christine Jaulmes, Représentante de l’UNICEF à Madagascar, souligne que des mesures incitatives adéquates sont nécessaires pour inverser la tendance. Mais surtout, il est urgent d’investir dans la formation d’enseignants qualifiés en nombre suffisant. En effet, si le recrutement des enseignants communautaires (ou FRAM – Fikambanan’ny ray aman–drenin’ny mpianatra) a permis de pallier le manque d’enseignants face aux besoins croissants de la population, on observe que la grande majorité des enseignants du primaire n’ont pas de diplôme pédagogique, ce qui impacte négativement la qualité de l’enseignement.
L’ensemble des partenaires de l’éducation a inscrit la question enseignante au cœur du pacte de partenariat qui a été adopté en novembre de l’année dernière par tous les membres de la Plateforme Nationale pour le Pilotage du Secteur de l’Education (PNPSE) comprenant les représentants des trois ministères de l’éducation, le secteur privé, les syndicats, la société civile et les partenaires techniques et financiers. L’UNICEF, comme tous ces acteurs affirme être prêt à s’engager aux côtés du gouvernement pour relever ce défi de la question enseignante.